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Circuit Napoléonien (1er Empire)

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Le comité de Sélestat.

Orschwiller-Kintzheim-Vallée de Villé





























A la fin de l'année de la victoire, le 2 décembre 1945, le général de Lattre de Tassigny, qui depuis le 29 novembre occupait les fonctions d'inspecteur général de l'armée, chef d'état-major de l'armée de terre, avait accepté, sur l'initiative de la municipalité de Sélestat, de présider les fêtes du premier anniversaire de la libération de la cité. Ce fut au cours de ce premier rendez-vous officiel avec notre ville qu'il inaugura le livre d'or ouvert après la guerre en apposant sa signature en tête de la première page. Dans l'après-midi, à la salle Vauban, il retraça dans une brillante conférence, l'histoire détaillée de la bataille d'Alsace de fin novembre 1944 à début février 1945, conférence publiée par Jules PFISTER  dans son livre, Sélestat ville du front .


De cette chaleureuse journée le général garda un excellent souvenir qu'il transmit au maire en ces termes :


« Laissez-moi vous dire du fond du cœur l’exceptionnel souvenir que j'emporte de cette journée où Sélestat a fêté le premier anniversaire de la libération.


Je vous  remercie très simplement et très cordialement du chaud accueil de cette ville d'Alsace si chère à nos cœurs de Français et de combattants. Vous savez; les liens puissants qui m’attachent à votre cité et la joie toute spéciale que j'ai éprouvée à passer quelques heures parmi vous. Cette fête, où l’armée et la population se sont étroitement mêlées, a été une  magnifique et réconfortante manifestation de ferveur et d’union, Je vous  demande de transmettre à vos concitoyens mon souvenir bien fidèle et vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, l'expression de mes  sentiments les plus sympathiques. Bien fidèle à vous, à  votre conseil municipal et à toute votre si vaillante population. Jean de Lattre »


Enthousiasmés par la glorieuse chevauchée de la première armée française et voulant témoigner sa reconnaissance à celui qui l'a conduite des bords de la Méditerranée au Danube après avoir libéré l’Alsace, le conseil municipal décida le 29 janvier suivant, sous la présidence du maire Joseph Klein, de dénommer l'ancienne allée des Récollets, allée de la Première Armée française.


Le général de Lattre de Tassigny revint une seconde fois à Sélestat le 4 juillet 1948. En tant qu'inspecteur général des forces armées, il accompagna alors le président Vincent Auriol en tournée en Alsace. Peu de temps après. en octobre 1948, au moment où les alliés occidentaux éprouvaient le besoin d'unir leurs forces. il fut nommé dans le cadre du traité de Bruxelles. Commandant en chef des forces terrestres de l'Europe occidentale. Maintenu le 2 février 1950 à l'âge de 61 ans  en activité sans limite d’âge. il aurait achevé sa brillante carrière à  Fontainebleau «dans l'auréole de ses hautes fonctions inter-alliées », quand à l'automne il accepta  la redoutable responsabilité du poste de haut-commissaire et de commandant en chef en Indochine où le 31 mai 1951 fut tué son fils. Le lieutenant Bernard de Lattre, en défendant à la tête de son escadron vietnamien, le rocher de Ninh Binh. Cruellement éprouvé par la mort de son  fils unique, il resta néanmoins à son poste. Après un voyage à Washington pour demander aux Américains leur aide matérielle en Indochine  avec retour par Londres, puis à Rome où il fut reçu par le Pape Pie XII. Il retourna, malgré la maladie qui déjà le ruinait, à Hanoï où la victoire d’Hoa Binh (novembre 1951) semblait donner un espoir de paix, mais son état de santé  le força à rentrer à Paris. Hospitalisé le 19 décembre. Il décéda le  11 janvier 1952. Fait Maréchal de France à titre posthume. il fut enterré le 15 janvier auprès de son fils Bernard à Mouilleron-en­Pareds.


Sélestat ne l'oublia pas. Le 15 mai 1952 le conseil municipal dénomma place Maréchal de Lattre de Tassigny un des plus beaux sites de  la ville. Celui qui offre un véritable panorama historique: au premier plan l'ancienne Niederthor appelée la Tour des sorcières et la porte de Strasbourg puis. émergeant des vieux toits, les tours de Sainte-Foy, la romane, et le majestueux ensemble gothique avec les tuiles vertes vernissées du chœur, la tour Sainte-Anne et l'impressionnante et originale tour occidentale de Saint-Georges.


Sur cette place l'idée de l’installation d'un mémorial de Lattre nous était déjà venue en prévision du 30ème anniversaire du décès du maréchal et nous en avions fait la suggestion aux Anciens de Rhin et Danube, et au Groupement des Associations Patriotiques. Nous étions à la recherche d’un portrait, quand M. Isler,  graveur à Strasbourg, nous montra celui de la médaille réalisée en 1979 par Gabriel Britschu, professeur à l'Ecole des Arts Décoratifs, pour l'École Militaire de Strasbourg. Le buste de profil de cette médaille nous paraissait un des meilleurs portraits faits d’après photo et convenait parfaitement pour être placé au haut d'une plaque commémorative avec, de part et d'autre du médaillon, les millésimes de naissance et de décès, et en dessous prénom, nom et dignité ainsi que l'insigne de Rhin et Danube. La  souscription lancée par le président du Groupement des Associations Patriotiques, Eugene GRIESMAR, reçut un généreux accueil et permit de faire face à la dépense pour la plaque de bronze. Celle-ci fut sertie par l'atelier HENRICHS dans un bloc erratique de grès d'Alsace provenant de la forêt du Haut-Kœnigsbourg. Installée par la ville sur un socle de béton au milieu d'autres roches de grès et dans un décor floral aux armoiries de Rhin et Danube, ce mémorial vient admirablement rehausser l'espace vert à l'entrée nord de la vieille ville.


La cérémonie de l’inauguration de la stèle eut lieu le 3 juin de cette année en présence de Madame la Maréchale de Lattre de Tassigny et du secrétaire général de l'association Rhin et Danube, Martial Paoli


Les personnalités furent accueillies par le recteur Lucien WIRTH qui célébra la messe et évoqua la gloire de tous ces hommes qui ont traversé mers et océans pour


 « venir vaincre un dictateur, pour nous rendre la liberté. Combien de fois, s’interrogea t-il Jésus-Christ devra-t-il débarquer pour briser le cercle de la haine, de l'injustice. de l'intolérance? ».


Après l'office religieux à l'église Saint-Georges, les participants qui sont venus très nombreux rejoignirent la place de Lattre de Tassigny où avaient pris place les corps constitués de la ville, les représentants des associations patriotiques et notamment derrière  Louis ROETCH, président de l’Association du Bas-Rhin et Ernest FASSNACHT, président de la section de Sélestat, de nombreux anciens avec leurs porte-drapeaux. La clique du Cercle Catholique donna l'encadrement musical à cette cérémonie. Assistée du Dr Francois KRETZ, maire, et de M. PAOLI, la Maréchale de Lattre de Tassigny découvrit le monument sous les applaudissements d'une foule nombreuse. Le maire salua ensuite chaleureusement les personnalités invitées et eut des mots de remerciements non moins chaleureux pour l'œuvre historique et grandiose de la première armée française et de son chef dans la libération de notre pays.


Avec des mots aussi brillants que simples, le secrétaire général de l'association Rhin et Danube, Martial Paoli, remercia ensuite la ville et les promoteurs pour ce mémorial en hommage et à la gloire de l'ancien commandant de la première armée française et fixa l'attention sur trois aspects profondément humains et généreux de la personnalité du chef. Voici le texte de son allocution:


 

SOURCE: Annuaire des amis de la bibliothèque humaniste de Selestat


Année 1984 / pages 141 à 147

SELESTAT, MARECHAL DE LATTRE

Sélestat-Marckolsheim-Le Ried

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